" J'ai écrit ce livre pour faire taire en moi les fureurs du goudou-goudou, ce séisme désormais ancré dans les entrailles de tous les Haïtiens. Haïti, en plus de la violence de l'Histoire, de la misère, n'avait pas besoin de séisme. C'est une violence de trop. L'esclavage, la colonisation, l'exploitation, les occupations auraient amplement suffi. La nuit, je me sens balancé. La terre vacille au moindre mouvement. Je me mets à lire ou à écrire pour oublier que la terre, qui sait nourrir, peut aussi trembler et tuer.
Dans ce récit admirablement écrit, l'auteur rend hommage à sa mère, Bertha. Cette grande dame noire à l'énergie et à la générosité exemplaires, «amoureuse de l'amour», vient de mourir. Rodney, son fils aîné, raconte l'enfance bleue au pays natal, leur chemin d'exil, elle à New York, lui à Montréal. Le fils dialogue avec la mère. Lui, il est celui qui a grandi sous la dictature, qui rêvait d'être écrivain et qui parvient à mettre des mots sur la colère, la peine, la joie, le courage et l'amour.